Et si, pendant ces vacances, vous appreniez à ne rien faire ?

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Tout au long de l’année, nous courrons après la montre. Alors quand arrivent les vacances, il n’est pas toujours facile de changer d’attitude. Au lieu de privilégier le repos, certains d’entre vous vont continuer sur la lancée en s’inventer mille et une contraintes.

Pourquoi est-il parfois si difficile de se poser, notamment les premiers jours de vacances ?

Pour certains, notamment les personnes exerçant des responsabilités au sein de leur entreprise, il est souvent difficile de décrocher totalement de leur travail surtout à une époque où nous sommes reliés au monde du travail par le biais du téléphone portable ou autre tablette… Certaines personnes se croient indispensables et pensent que leur entreprise ne peut tourner sans eux, ou encore, elles culpabilisent du fait d’un surcroît de travail  occasionné par leur absence pour les collègues restés au bureau. Derrière cette incapacité à se déconnecter, se cachent souvent d’autres motivations, le plus souvent inconscientes, comme le besoin de reconnaissance, la peur de décevoir, la peur que d’autres puissent s’investir en leur absence. Quelquefois aussi, la mère de famille en vacances avec sa tribu, se sent le devoir de faire un maximum pour ses enfants, culpabilisant du fait qu’au cours de l’année, elle manque de temps à leur consacrer.

Il convient avant tout d’apprendre à lâcher prise. Comment ?

En arrêtant de croire que vous êtes indispensable, en acceptant  aussi de ne pas tout contrôler. Pour ceux reliés  à leur téléphone ou ordinateur, un message automatique mentionnant que vous ne pouvez traiter la demande qu’à votre retour peut être une solution. De même couper le téléphone en journée et ne consulter les messages qu’en soirée, ou encore attribuer une sonnerie spécifique aux proches afin de pouvoir trier les appels.

Certaines personnes angoissent lorsque leur cerveau n’est pas accaparé par le quotidien. Le silence peut conduire à des questions existentielles, camouflées par une hyperactivité. Aussi insupportable soit-elle, rien ne sert de fuir son angoisse en remplissant le vide. Trouvez-vous des activités qui vous fassent plaisir, activités pour lesquelles vous avez peu de temps à consacrer au cours de l’année.

D’autres personnes ont une piètre image d’elles- mêmes lorsqu’elles prennent du repos. Habituées à être performantes toute l’année, s’octroyer du repos peut être vécu comme un aveu de faiblesse. Du coup, se reposer, prendre soin de soi peut entrer en conflit avec l’image d’une personne active, dévouée aux autres.
La solution ? Essayer de baisser un peu son niveau d’exigence envers soi-même. Ici le vieux dicton, « Charité bien ordonnée commence par soi-même » prend toute son importance. S’autoriser à ralentir le rythme, à s’occuper de soi est loin d’être un luxe, c’est vital.

L’ennui

Pour certains, passés quelques jours, le travail, les collègues, l’environnement habituel commencent à manquer. Souvent on s’ennuie quand on pense que ce que l’on fait n’a pas de sens dans un monde ou seule l’activité est valorisée. Elle nous renvoie à quelqu’un de dynamique, d’organisé maîtrisant son quotidien. Et si au lieu de tout planifier, on laissait un peu de temps à l’inconnu, un temps libre où peut s’inviter le surprise. Contempler le coucher du soleil, écouter le chant des oiseaux…
Pour reprendre les termes du philosophe Fabrice MIDAL, dans son livre « Foutez-vous la paix ! », il n’y a pas d’autre moyen de redécouvrir les possibles en nous que nous avions complétement oubliés. Arrêtez ! C’est le seul moyen d’agir. Libérez-vous des protocoles et procédures, des pseudo-urgences qui n’en sont pas ! C’est ainsi seulement que vous verrez jaillir en vous l’enthousiasme et l’envie d’aller plus loin.
« Vivre est si renversant que cela laisse peu de place aux autres occupations » écrit la poétesse Emily Dickinson. Mais nous sommes tellement pris par ces autres occupations que nous oublions d’exister.

Alors pendant ces vacances, foutez-vous la paix !