Les troubles cardio-vasculaires

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La journée mondiale du cœur est célébrée chaque année le 29 septembre.
A cet effet, l’association ARDEVIE a mis une conférence à son programme de rentrée, (animée par Christian BRUN, vendredi 22 septembre 20h Casino des Faïenceries Sarreguemines) afin de vous sensibiliser à la prévention de votre palpitant.

Véritable fléau du XXIème siècle, les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans le monde : selon L’OMS, on estime à 17,5 millions le nombre de décès imputable aux maladies cardiovasculaires, soit 31% de la mortalité mondiale totale.

Souvent, on peut entendre que commencer à se préoccuper de son cœur passé la soixantaine, ne servait à rien, qu’en est-il ? Commencer à prendre soin de son cœur, quel que soit son âge améliorera toujours les facteurs de risque tout en diminuant les probabilités de faire un accident cardiovasculaire. Se remettre à pratiquer régulièrement une activité physique modérée (marche, vélo, natation, aquagym…) contribuera à faire baisser la tension, à augmenter les capacités cardiaques et musculaires, à faire baisser les taux de cholestérol  et de glycémie.

Certains prétendent aussi, que le sport passé un certain âge pourrait se révéler dangereux.

Si vous avez plus de 60 ans et comptez vous remettre au sport après une grosse période sédentaire ou  si vous souffrez d’une pathologie cardiovasculaire, je vous recommande de faire pratiquer un bilan cardiovasculaire auprès d’un cardiologue, avant de vos lancez dans des exercices. Le risque d’accident cardiaque, lors de la pratique d’un sport survient surtout à l’occasion du redémarrage sportif. L’effort brusque, non habituel, va à cette occasion, agir comme le révélateur d’une affection  cardiaque qui était jusqu’alors méconnue.  C’est pourquoi, un bilan suivi, pourquoi pas, d’un programme sportif établi par un médecin, un kiné ou un coach sportif peut être une bonne mesure. Mais sachez bien que plus vous bougez, plus vous faites baisser le risque, que vous soyez cardiaque  ou non et quel que soit votre âge.

Et si la pathologie cardiovasculaire était génétique ? Il est vrai que certaines personnes sont programmées génétiquement pour souffrir d’hypertension ou avoir un taux de cholestérol particulièrement élevé, mais ce n’est pas parce que le risque est présent que vous allez le développer. Cela dépend avant tout de votre hygiène de vie qui devra encore être plus rigoureuse que pour quelqu’un d’autre. Une alimentation de type méditerranéen conjuguée à  l’exercice physique, sont capables d’inhiber certains gènes de risque cardiovasculaire.

On dit souvent que les femmes sont moins sujettes aux maladies cardiovasculaires.

C’est faux. En trente ans, le nombre d’accidents cardiovasculaires a augmenté de manière considérable. Selon la Fédération française de cardiologie le nombre d’infarctus chez les femmes de moins  de 50 ans a triplé entre 2000 et 2015. Aujourd’hui, plus de 54% des victimes  de maladies cardiovasculaires sont féminines.

Encore une idée reçue qui consiste à réduire toutes les graisses de son alimentation.

Au contraire, certaines matières grasses sont hautement bénéfiques pour l’organisme. Notamment, les sources d’oméga3 (huile de noix, de lin, de colza, les poissons dits gras, en privilégiant les petits, moins pollués par les métaux lourds (sardines, anchois non salés, maquereaux, harengs). Sans oublier, les oléagineux : noix, amandes, noisettes, noix de cajou, pistaches etc…et les oméga9 contenus dans l’huile d’olive.

 Alors oui, il est encore temps de prendre votre cœur en main.

 

Au cœur des femmes

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à décéder de maladies cardiovasculaires, pathologies longtemps réservées aux hommes dans la croyance populaire.

Alors qu’elles ont tendance à faire des infarctus du myocarde (18% des décès féminins), et des AVC (14%), les hommes eux, courent un risque plus élevé de subir un anévrisme aortique. Hommes et femmes ne sont donc pas égaux devant les maladies cardiovasculaires.

Le syndrome du cœur brisé, un mal féminin.

Le syndrome du cœur brisé est bien réel. Il s’agit d’une cardiomyopathie causée par un stress intense. Ce faux infarctus, essentiellement féminin, a été longtemps considéré comme bénin puisqu’il  est qualifié comme réversible, mais les scientifiques se penchent de plus en plus dessus, car il semblerait plus sérieux qu’on ne le pensait. Cette pathologie survient après un choc émotionnel intense tel la mort d’un proche, une dispute violente, une rupture, un licenciement, un choc consécutif à un accident….). Des expériences positives peuvent également causer ce syndrome, comme le fait d’avoir gagné au loto,  ou encore lors de prise de  certains antidépresseurs, de drogues comme la cocaïne, d’une injection d’adrénaline lors d’une réaction allergique.

Pourquoi ce syndrome affecte-t-il surtout les femmes ? Dans neuf cas sur dix, le syndrome du cœur brisé concerne les femmes, surtout après la ménopause, et le risque augmente avec l'âge. Parmi les femmes hospitalisées pour suspicion d'infarctus du myocarde, 10% souffrent en réalité du syndrome du cœur brisé. On suppose que les cellules du cœur des femmes ménopausées sont plus sensibles aux hormones du stress en raison d’un taux beaucoup plus faible d’œstrogènes. Il se pourrait également que les cellules cardiaques des hommes soient plus riches en récepteurs de l'adrénaline, avec alors une meilleure résistance au stress.

On a constaté, sans pouvoir l’expliquer toutefois, que le syndrome du cœur brisé survenait principalement dans la matinée et plus souvent au début de l’été.

Que faire en cas  de douleur thoracique ? On  n’hésite pas à se rendre aux urgences, ou mieux à téléphoner au Samu  (le15),  car si la cardiomyopathie due au stress  a dans sa grande majorité un pronostic favorable, elle peut tout de même être mortelle.  D’où la nécessité d’une prise en charge rapide en cas de douleur violente à la poitrine et d’un essoufflement inexpliqué.

Prévention : Des indications tendent à  montrer que le syndrome du cœur brisé survient en priorité chez des femmes anxieuses. D’où la nécessité de travailler sur la gestion du stress, d’apprendre à relativiser  et d’inclure au quotidien des pratiques tendant à se relaxer : sophrologie, relaxation, méditation, cohérence cardiaque, autohypnose, yoga… D’avoir recours également à suivi psychologique et quelquefois à  un aménagement de son poste de travail. De pratiquer une activité physique régulière.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à décéder de maladies cardiovasculaires, pathologies longtemps réservées aux hommes dans la croyance populaire.

Alors qu’elles ont tendance à faire des infarctus du myocarde (18% des décès féminins), et des AVC (14%), les hommes eux, courent un risque plus élevé de subir un anévrisme aortique. Hommes et femmes ne sont donc pas égaux devant les maladies cardiovasculaires.

Comment le cœur vieillit-il ? Des études viennent de mettre à jour que le cœur des femmes vieillissait différemment de celui des hommes.

 Le ventricule gauche, diminue de volume, la quantité de sang pompée et renvoyée dans le corps est moins importante. Et ceci est valable autant chez l’homme que chez la femme. Mais de manière inexpliquée, le muscle jouxtant  le ventricule aurait tendance à rapetisser chez la femme alors que chez l’homme, il aurait tendance à s’épaissir. Alors que l’un des médicaments prescrit en cardiologie,  vise précisément à amoindrir le risque de défaillance cardiaque en réduisant l’épaisseur du muscle du cœur. Cette étude démontre que le traitement devrait être adapté différemment lorsqu’il s’agit d’un homme ou d’une femme sinon  le remède pourrait s’avérer dramatique en conséquence pour la femme.

L’infarctus féminin est trop souvent mal diagnostiqué. Près de la moitié des femmes de moins de 60 ans ne ressentent pas les signaux d’alertes classiques d’un infarctus, notamment cette douleur si caractéristique au bras gauche irradiant dans la mâchoire. Les signes d’un infarctus ne sont pas forcément les mêmes chez un homme que chez une femme.

En septembre 2016, la Fédération Française de Cardiologie a lancé une campagne d’information dans le but d’alerter les femmes des symptômes précurseurs d’un infarctus. Si ces symptômes étaient reconnus à temps, ils permettraient de sauver des vies.

Apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs d’un infarctus.

Chez l’homme : Douleurs thoraciques, tensions sous le sternum ;  Douleurs au repos ; Douleurs au bras gauche ou à l’épaule qui irradient jusqu’à la mâchoire ; Faiblesse, difficultés respiratoires ; Transpiration, sueurs froides ; Nausées.

Chez la femme : Souffle court,essoufflement à l’effort, difficultés respiratoires ; Syndromes grippaux, troubles digestifs, nausées, vomissements ; Douleur ponctuelle dans le haut du dos, dans l’épaule gauche ou droite, dans le cou ; Fatigue ou faiblesse persistante ; Sentiment d’angoisse, d’anxiété, perte d ‘appétit, malaise ; Oppression thoracique, palpitations.

Il s’agit là d’une situation d’extrême urgence nécessitant d’appeler le Samu ou 15, pour une hospitalisation d’urgence.

Comme vous venez de le voir, chez la femme, les symptômes sont peu spécifiques, beaucoup moins que chez l’homme. Chez la femme en train de faire un infarctus, les symptômes passent bien souvent inaperçus, mis sur le compte du stress, de la fatigue voire d’un syndrome grippal. Ce qui fait que la prise en charge est souvent tardive. Or comme le témoigne Pr. Claire Mounier-Vehier, cardiologue, « Les femmes se remettent moins facilement d’un infarctus. Leurs artères sont plus fines et plus fragile que celles d’un homme. »